Informations importantes

Ce site Internet s’adresse exclusivement aux Investisseurs particuliers au Luxembourg.

 

Si vous êtes un Investisseur institutionnel, cliquez ici. Si vous êtes un Intermédiaire financier, cliquez ici. Si vous recherchez des informations pour un autre pays, cliquez ici.

 

En cliquant sur ACCEPTER, vous reconnaissez comprendre et accepter les Mentions légales.

ÉCHANGES COMMERCIAUX

Marchés volatils : 4 scénarios pour y voir plus clair

S’il y a une certitude, c’est que toute tentative de prévision fiable de l’avenir est vaine.

 

En effet, un contexte politique extrême peut fortement déstabiliser les marchés et saper la confiance des entreprises, des consommateurs et des investisseurs.

 

Après l’annonce, le 2 avril, puis la suspension, le 9 avril, de droits de douane exorbitants sur les importations américaines, les marchés financiers sont passés d’une correction brutale à un redressement rapide. 

L’incertitude sur le front commercial pourrait continuer à dicter le niveau des marchés

Un graphique composé de deux courbes compare l’évolution cumulée en pourcentage de l’indice S&P 500 à celle de l’indice Bloomberg U.S. Economic Policy Uncertainty entre le 31 décembre 2024 et le 31 mars 2025. La courbe correspondant à l’indice S&P 500 commence la période à 0,0 % le 31 décembre 2024 et recule jusqu’à un point bas de -15 % après le 2 avril 2025, qualifié de « Jour de la libération » par Donald Trump au moment de l’annonce des droits de douane les plus élevés. Puis elle termine la période à -10 % le 4 avril. La courbe correspondant à l’indice Bloomberg U.S. Economic Policy Uncertainty commence la période à 0 % le 31 décembre 2024, pour atteindre 520 % le 4 avril 2025. Ce graphique montre que les actions ont tendance à baisser à mesure que s’accroît l’incertitude en matière de politique économique.

Les résultats passés ne préjugent pas des résultats futurs.
Sources : Capital Group, Standard & Poor’s, Bloomberg Index Services Ltd. Évolution du rendement total de l’indice S&P 500. Au 10 avril 2025. 

Les droits de douane instaurés par la nouvelle administration Trump marquent une nouvelle étape dans l’abandon progressif de l’ordre (géopolitique) mondial qui était en place depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. « En réalité, ce phénomène remonte à la crise financière de 2007-2009, voire avant », explique Tom Cooney, conseiller en politique internationale chez Capital Group.

 

Ce qui est nouveau, en revanche, c’est que les États-Unis – qui étaient jusqu’à récemment le pays le plus partisan du libre-échange – cherchent désormais à changer la donne. 

 

À court terme, les tentatives de réorganisation du commerce mondial pourraient freiner la croissance, relancer l’inflation et augmenter le risque de récession. À plus long terme, une incertitude prolongée pourrait éroder la réputation des États-Unis en tant que partenaire commercial fiable et allié de la sécurité mondiale. Les marchés pourraient cependant réagir positivement si les partenaires commerciaux parvenaient à négocier sans délai des accords sur les droits de douane permettant d’instaurer une nouvelle normalité.

 

Pour les investisseurs, la multiplicité des scénarios susceptibles de découler de la situation actuelle présente des défis sans précédent.

 

L’équipe Night Watch tente d’éclairer l’horizon

 

À quoi faut-il donc s’attendre sur les plans économique et financier ? « Quand l’incertitude atteint des niveaux extrêmes, les gérants de portefeuille ne peuvent généralement pas se fier aux prévisions faites à un instant T pour prendre les bonnes décisions d’investissement », explique Jayme Colosimo, directrice des investissements chez Capital Group.

 

C’est là qu’intervient l’équipe Night Watch de Capital Group, dont le nom s’inspire du chef-d’œuvre « De Nachtwacht » (La Ronde de nuit) de Rembrandt.

 

Composée d’économistes, d’analystes politiques et de gérants de portefeuille, l’équipe Night Watch a recours à un outil d’analyse de scénarios pour appréhender les perturbations observées sur les marchés, et évaluer les différents risques et opportunités découlant de ces crises profondes. « Il ne s’agit pas d’anticiper une issue spécifique, mais plutôt d’élaborer une série de scénarios prospectifs à partir des différents points de vue des professionnels de Capital Group, scénarios que nous traduisons ensuite dans une approche d’investissement », précise Jayme Colosimo.

 

« Nous ne faisons pas de prévisions », ajoute Jared Franz, économiste spécialiste du marché américain chez Capital Group. « Nous nous efforçons plutôt d’identifier différents narratifs débouchant sur une vision plausible de l’avenir, et de les transposer dans le contexte de l’investissement, de manière à ce que nos gérants de portefeuille puissent se préparer à prendre des décisions d’investissement en fonction des scénarios qui se seront matérialisés. »

 

Par le passé, Night Watch a évalué plusieurs crises majeures, telles que la pandémie de covid-19, certains conflits armés et des crises de la dette. « L’équipe s’efforce d’abord d’envisager les enjeux avant qu’ils ne surviennent ou ne s’aggravent, et dans un deuxième temps, elle cherche à en identifier les répercussions possibles », déclare Jayme Colosimo.

 

Un cadre applicable à un avenir incertain

 

Cette année, l’équipe Night Watch s’est penchée sur la décision de l’administration Trump d’instaurer des droits de douane historiques et de réorganiser les alliances traditionnelles en matière de sécurité. Le travail préparatoire pour cette analyse a été lancé peu après la réélection de Donald Trump à la présidence américaine, en novembre 2024.

Conséquences potentielles du réalignement géopolitique en matière d’investissement

Un graphique en quatre pavés illustre quatre scénarios potentiels consécutifs au réalignement de l’ordre géopolitique. Un axe horizontal sépare les deux pavés du haut des deux pavés du bas, avec à l’extrémité gauche, la mention « Découplage économique », et à l’extrémité droite, la mention « Accords commerciaux ». Un axe vertical sépare les deux pavés de gauche des deux pavés de droite, avec au sommet, la mention « Alliances traditionnelles », et en bas, la mention Politiques expansionnistes ». Le pavé supérieur gauche est intitulé « Guerres commerciales ». Le pavé supérieur droit est intitulé « Grands accords commerciaux ». Le pavé inférieur gauche est intitulé « Nationalisme affirmé ». Le pavé inférieur droit est intitulé « Grandes puissances mondiales ».

Source : Capital Group. Scénarios provenant de l’analyse réalisée par l’équipe Night Watch de Capital Group au 30 avril 2025, et ne préjugeant pas des situations à venir.

 

L’équipe Night Watch a ainsi identifié quatre scénarios potentiels : Guerres commerciales, Grands accords commerciaux, Grandes puissances mondiales et Nationalisme affirmé.

 

Le scénario des Grands accords commerciaux prévoit le rétablissement des alliances traditionnelles, avec quelques ajustements possibles. Dans celui-ci, les tensions géopolitiques seraient apaisées et les dirigeants politiques parviendraient à trouver des accords (commerciaux) de grande ampleur. « C’est le scénario le plus optimiste, qui offrirait un environnement globalement porteur pour les marchés actions et l’économie », estime Jared Franz.

 

À l’opposé, le scénario des Guerres commerciales est caractérisé par l’isolationnisme et le recours accru à la coercition pour régler les questions de sécurité, avec, en guise de risque extrême, des conflits armés entre plusieurs grandes puissances. « Il s’agit là du scénario le plus pessimiste, où un conflit commercial pourrait dégénérer en conflit armé », explique Jared Franz.

 

Le scénario du retour des Grandes puissances mondiales repose quant à lui sur des pactes de non-agression entre les grandes puissances, chacune à la tête d’un bloc régional. « Imaginez un retour au temps des empires, dans une configuration où les États-Unis, la Chine et la Russie exercent sans partage leur emprise au sein de leurs propres sphères d’influence », ajoute Jared Franz.

 

Où en sommes-nous aujourd’hui, et de quoi demain sera-t-il fait ?

 

De l’avis de l’équipe Night Watch, l’ordre géopolitique mondial tel que nous l’avons connu ces dernières décennies a laissé place à un scénario de Guerres commerciales, dans lequel viendraient se cumuler des droits de douane élevés, des restrictions à l’exportation de certaines technologies et d’autres mesures protectionnistes susceptibles d’accélérer le processus de découplage économique et de réorganisation des chaînes d’approvisionnement. « Dans ce scénario, les grandes puissances, comme les États-Unis et la Chine, se livrent une bataille à la fois technologique et commerciale, mais sans aller jusqu’à la confrontation militaire », explique Tom Cooney.

 

Un enlisement d’un tel conflit commercial mondial pourrait freiner la croissance économique, tout en alimentant l’inflation, explique Jared Franz. « Ainsi, si les droits de douane sont maintenus pendant des périodes relativement longues, il faut s’attendre à ce que la croissance demeure au ralenti au-delà de 2025. En revanche, si des accords sur les droits de douane sont trouvés dans des délais relativement courts, alors une transition vers le scénario des Grands accords commerciaux semble plus probable. »

 

Combien de temps faudra-t-il attendre avant d’avoir plus de visibilité sur le nouvel ordre mondial ? Compte tenu de la complexité des négociations commerciales et du grand nombre de partenaires commerciaux qui traitent avec les États-Unis, les investisseurs devront se montrer patients, explique Tom Cooney. « Le monde est en pleine transition. Il a fallu des années pour bâtir le monde de l’après-guerre, et il faudra sans doute un certain temps avant qu’un nouvel ordre géopolitique mondial apparaisse et se stabilise. »

 

« L’Office of the United States Trade Representative (USTR) ne pourra pas renégocier les accords en vigueur avec 90 pays d’ici juillet, c’est-à-dire d’ici la fin de la trêve sur les droits de douane », ajoute Tom Cooney, qui précise qu’avec ses effectifs relativement limités, cette institution ne dispose pas des capacités suffisantes pour traiter rapidement de nombreux accords d’une grande complexité. « Ce processus pourrait prendre plusieurs années, en particulier avec les grands partenaires commerciaux des États-Unis, comme la Chine et de l’Europe. »

 

Pour rassurer les marchés, l’administration Trump devra sans doute s’efforcer d’annoncer dès que possible une série d’accords – même partiels. Cela a déjà été le cas pendant le premier mandat de Donald Trump, avec des pays comme le Japon, la Chine et le Brésil. Les États-Unis pourraient également décider d’allonger la trêve douanière au-delà des 90 jours annoncés, ce qui pourrait renforcer l’incertitude et ainsi alimenter la volatilité des marchés si ce report s’accompagnait d’une politique dite de la corde raide.

 

« Je m’attends à ce que l’administration Trump cherche à conclure rapidement quelques accords – plus faciles à négocier – avec le Japon et la Corée du Sud », estime Tom Cooney. « La renégociation de l’Accord États-Unis-Mexique-Canada sera quant à elle compliquée, et comme les négociations officielles n’ont pas encore débuté, il faudra se montrer patients. De la même manière, les négociations entre les États-Unis et l’Union européenne prendront plus de temps. Idem pour la Chine, qui est au cœur de ce confit et avec qui les pourparlers pourraient durer des années, le tout pour déboucher sur un « cessez-le-feu » seulement partiel. »

 

Des négociations prolongées pourraient peser encore plus sur l’économie et la finance mondiales. « L’absence de certitude pèse lourd dans la balance, analyse Tom Cooney. Les entreprises seront réticentes à réaliser des investissements sur le long terme si elles n’ont pas de visibilité sur le nouveau fonctionnement du monde. » Il faut donc s’attendre à ce qu’elles restent sur la retenue pendant un certain temps.

 

Et même si des accords sont conclus, les États-Unis s’exposent à une perte de crédibilité à long terme en tant que partenaire commercial garant du libre-échange, et en tant que dépositaire de la sécurité mondiale. « De la même manière, le dollar US et les bons du Trésor américain pourraient perdre leur statut de valeurs refuges », ajoute Tom Cooney

 

Quelles conséquences pour les investisseurs ?

 

Pour les investisseurs, le meilleur moyen de naviguer au travers de l’incertitude est de faire preuve de bon sens : autrement dit, veiller à ne pas s’accrocher à tout prix à une certaine vision du monde et se préparer à l’imprévisible, estime Jody Jonsson, Vice Chairperson de Capital Group et gérante de portefeuille actions.

 

Au sein de son portefeuille, Jody Jonsson s’efforce ainsi de trouver le juste équilibre entre sécurité et performance : « En cas d’issue favorable, les marchés pourraient repartir vivement à la hausse, comme on l’a vu le 9 avril dernier, après l’annonce de la trêve douanière de 90 jours. Le contexte oblige à être très attentif aux valorisations et aux dividendes – autrement dit, à suivre l’approche selon laquelle ‘l’ennui est vertueux’. » 

 

Dans le secteur financier, par exemple, l’activité des compagnies d’assurance est indépendante de toute importation / exportation : aussi, des sociétés comme Chubb devraient globalement échapper à l’impact des droits de douane. Et sur les marchés dérivés, l’augmentation des volumes d’échanges favorisée par la volatilité du contexte profite à des opérateurs comme CME Group.

 

« Face à tous ces éléments, il paraît d’autant plus utile de disposer d’un portefeuille mondialement diversifié, car à ce stade, il est difficile de savoir si et quand des accords commerciaux seront conclus », ajoute Jody Jonsson.

 

Enfin, à partir du moment où les négociations commerciales commenceront à déboucher sur des accords pérennes, les investisseurs et les entreprises devraient avoir plus de visibilité, ce qui contribuera à améliorer le contexte d’investissement. Et Jody Jonsson de conclure : « Je pense que nous venons d’atteindre le plus haut niveau d’incertitude, et qu’à partir de là, la situation finira par s’améliorer. »

TSEC_IMG_E2278_2023_crop

Tom Cooney est conseiller en politique internationale et possède 31 ans d’expérience dans le domaine des affaires étrangères. Il est titulaire d’un master en commerce international d’University of South Carolina et d’une licence en communication de Cornell University.

JASF

Jared Franz est économiste chez Capital Group et possède 19 ans d’expérience dans le secteur de l’investissement. Il est titulaire d’un doctorat en économie d’University of Illinois à Chicago et d’une licence de mathématiques de Northwestern University.

JMEC_600x600_col

Jayme Colosimo est directrice des investissements ESG chez Capital Group. Elle possède 24 ans d’expérience dans le secteur de l’investissement. Elle est titulaire d’un MBA et d’une licence en affaires internationales de Westminster College.

Les résultats passés ne préjugent pas des résultats futurs. Il est impossible d’investir directement dans les indices, qui ne sont pas gérés. La valeur des investissements et le revenu qu’ils génèrent ne sont pas constants dans le temps, et les investisseurs ne sont pas assurés de récupérer l’intégralité de leur mise initiale. Les informations fournies dans le présent document ne constituent pas une offre de conseil en investissement, en fiscalité ou autre, ni une sollicitation à l’achat ou à la vente de titres.
 
Les déclarations attribuées à un individu représentent les opinions de ce dernier à la date de leur publication, et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de Capital Group ou de ses filiales. Sauf mention contraire, toutes les informations s’entendent à la date indiquée. Certaines données ayant été obtenues de tiers, leur fiabilité n’est pas garantie.
 
Capital Group gère des actions par le biais de trois entités d’investissement, qui décident en toute indépendance de leurs investissements et de leurs votes par procuration. Les professionnels de l’investissement obligataire assurent la recherche et la gestion d’actifs obligataires par le biais de Capital Group. En ce qui concerne les titres apparentés à des titres de participation, ils agissent uniquement pour le compte de l’une des trois entités d’investissement en actions.
OSZAR »