Marchés obligataires : entre potentiel de génération de revenus et rempart contre les fluctuations
La forte volatilité observée sur les marchés obligataires en avril a incité le président Trump à suspendre la hausse des droits de douane. Hormis cet épisode de courte durée, le marché des bons du Trésor américain est resté stable et les taux d’intérêt ont progressé.
Le taux du bon du Trésor à 10 ans s’établit à 4,39 % à la fin du premier semestre tandis que les taux plus courts sont en baisse, ce qui a contribué à accentuer la pentification de la courbe des taux.
Les anticipations d’un déficit budgétaire persistant aux États-Unis, causé par les baisses d’impôts et d’autres dépenses à venir, contribuent également à maintenir les taux longs à un niveau élevé. Certains scénarios prévoient une nouvelle pentification de la courbe des taux.
À noter que c’est au Japon que la courbe des taux se pentifie le plus actuellement, en raison des craintes d’une offre excédentaire d’emprunts d’État dans un contexte de faible demande, puisque la Banque du Japon achète moins d’obligations à long terme dans le cadre de sa politique de resserrement quantitatif. Ce décalage devrait toutefois rester temporaire. D’après nos anticipations, la Banque du Japon devrait en effet maintenir le statu quo monétaire, tout en essayant de résorber le déséquilibre entre l’offre et la demande.
Durant l’épisode de volatilité des marchés induite par la politique américaine, un portefeuille diversifié d’obligations a offert une relative stabilité. Pendant que l’indice S&P 500 chutait de 18,7 %, entre son sommet historique du 19 février 2025 et son point bas du 8 avril 2025, l’indice Bloomberg US Aggregate a, lui, gagné 1 %. La décorrélation entre actions et obligations – qui s’était interrompue en 2022 pendant la campagne de relèvement des taux menée par la Fed – est cruciale maintenant que les initiatives politiques de l’administration Trump ravivent le risque de récession aux États-Unis.